Mardi 20 novembre, le Sénat a adopté, dans une version modifiée, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (PLFSS).
Ce projet de loi comporte de nombreuses mesures sur lesquelles nous sommes tentés de revenir pour contester les choix politiques du Gouvernement. Mon attention s’est particulièrement arrêtée sur l’article 44 qui fixe, dans sa version initiale, la revalorisation annuelle des montants des prestations et du plafonds de ressources à 0,3 %.
Cette mesure permet au Gouvernement de faire une économie de 260 millions d’euros sur le dos des familles et des retraités en 2019, l’application de la mesure étant fixée au mois d’avril prochain, et de 600 millions d’euros en 2020.
Lors des débats à l’Assemblée nationale, Madame la Ministre a souligné avoir fait un choix politique en déterminant qui le Gouvernement souhaitez aider « en priorité ». Je regrette cette orientation de plus en plus sélective du système qui place les familles et les retraités dans une situation plus qu’inconfortable.
Certes, le Gouvernement tente de faire de la pédagogie en rappelant la suppression progressive de la taxe d’habitation, le reste à charge zéro, l’augmentation du minimum vieillesse ou encore de la prime d’activité afin de compenser ces coupes budgétaires. Personnellement, j’associe cette démarche à de la démagogie car ces mesures représentent un bénéfice trop maigre par rapport aux pertes encourues !
En effet, en sous-valorisant ces prestations, il vise directement la classe moyenne qui ne dispose pas souvent des fonds nécessaires pour spéculer mais qui investit l’ensemble de ses revenus dans l’économie : dépenses de la vie quotidienne, tourisme, étrennes, solidarités envers les associations à but non lucratif, etc. Ainsi, par cet article, est tiré indirectement un coup de fusil dans l’économie et le pouvoir d’achat des français ! A cet égard, je n’ose même pas penser aux conséquences liées à la hausse du prix du carburant ! Dois-je rappeler au Gouvernement que la majorité des retraités sont loin d’être des privilégiés ? Ils ont travaillé toute leur vie ! Comment justifier un tel acharnement de la part de votre Gouvernement !
Aussi, je tiens à saluer l’initiative portée par mon collègue René-Paul SAVARY visant à maintenir le taux actuel de la revalorisation annuelle des montants des prestations, qui a été adoptée par notre assemblée ce vendredi. Je redoute malheureusement que cette nouvelle rédaction de l’article 44 soit supprimée par les députés de la République en Marche, en seconde lecture, qui ne tiendront évidemment pas compte des revendications des français, exprimées à nouveau ce week-end !