3 questions à C. Deroche – Covid-19 et Santé

3 questions à Catherine Deroche, Sénatrice de Maine-et-Loire, co-rapporteur de la Commission d’enquête sur la crise du Covid-19

1 – Le Sénat vient de créer une commission d’enquête indépendante sur la crise du Covid-19, dans quel état d’esprit abordez-vous ces travaux ?

Nommée co-rapporteur de cette commission de 36 membres présidée par Alain Milon, j’en partage l’objectif : réaliser un bilan complet de la gestion de la crise sanitaire depuis la connaissance des premiers cas en Chine pour pouvoir en tirer des conclusions et faire des préconisations. Nous avons débuté les auditions les 8 et 9 juillet par les acteurs de la Région Grand Est. Nous allons ainsi partir du terrain et des difficultés rencontrées pour ensuite remonter la chaine des responsables nationaux institutionnels et politiques. Sans oublier de regarder comment les autres pays ont appréhendé cette crise. Nous entendrons bien sûr les scientifiques dans les différents domaines d’expertise. Nos travaux doivent durer 6 mois.

2 – Dès le début du confinement, votre commission a mis en place une plateforme destinée aux professionnels de la médecine de ville, quelles en ont été les principales remontées ?

Le Sénat a créé cette plate-forme pour donner la parole aux professionnels de santé de ville face à l’épidémie. Cet espace participatif a été clos le 15 avril. Il a recueilli 5723 contributions (dont 20% par des médecins et 53% par des paramédicaux). Il en ressort une certaine défiance vis-à-vis des autorités, un fort besoin d’équipements de protection et une demande d’être acteurs du déconfinement (Les résultats sont sur le site)

3 – Le gouvernement vient de lancer une concertation avec les acteurs du système de santé baptisé « Ségur de la santé ». Quelles seraient selon vous les mesures à mettre en place rapidement ?

A mes yeux le Ségur va être très hospitalo-centré et axé sur les demandes de revalorisation salariale et ceci se traduira dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale. L’attractivité des métiers doit certes être renforcée. Mais les attentes sont fortes en termes de réorganisation de notre système de santé. Il faut une organisation et une gouvernance simplifiées. Le niveau territorial est le bon niveau de coordination. Enfin la lisibilité du financement pluriannuel est majeure pour tous les acteurs.

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