Texte de la question écrite
M. Jean-François Rapin attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la réingénierie de la formation d’aide-soignant qui fait actuellement l’objet de négociations professionnelles afin de conférer de nouveaux actes à cette profession.
La profession d’aide-soignant souffre aujourd’hui d’un manque de reconnaissance important. À cela s’ajoutent des salaires peu attractifs et une pénibilité du travail peu prise en compte. En ce sens, la reprise des discussions sur la réingénierie de la formation d’aide-soignant est une bonne nouvelle.
Toutefois, en parallèle de ces négociations, les infirmiers, quant à eux, redoutent un glissement de tâches annoncé et craignent une remise en cause de leurs missions voire plus largement de leur profession. C’est notamment le cas des infirmiers libéraux qui s’interrogent sur une possible dégradation du système de santé.
Aussi, il l’interroge sur les intentions du Gouvernement quant à cette refonte de la formation initiale des aides-soignants et plus particulièrement sur la manière dont il souhaite repenser la relation entre infirmiers et aides-soignants.
Texte de la réponse du Ministère des solidarités et de la santé
Le nombre de candidatures au concours d’entrée des instituts de formation des aides-soignants (IFAS) a fortement baissé ces dernières années. Pourtant, comme l’avait identifié Mme Myriam El Khomri dans son rapport sur les métiers du grand âge remis à la ministre des solidarités et de la santé le 29 octobre 2019, les aides-soignants jouent un rôle central dans l’accompagnement des patients de notre système de soin et en particulier des résidents des établissements pour personnes âgées.
Pour renforcer l’attractivité de ce métier, une série de mesures portant sur la définition des compétences, la formation initiale, la formation continue et la qualité de vie au travail des aides-soignants a été initiée : la suppression du concours d’aide-soignant. Remplacé par un système d’examen de dossier et d’entretien oral valorisant davantage les qualités attendues, notamment les qualités relationnelles, cette mesure s’appliquera dès septembre 2020, avec un mécanisme transitoire pour ne pas pénaliser celles et ceux qui préparent actuellement le concours ; la refonte de la formation initiale, qui passera de dix mois à douze mois, autour de nouveaux enseignements comme le repérage des fragilités, la prévention de la perte d’autonomie ou encore le raisonnement clinique en équipe pluri-professionnelle ; pour répondre aux besoins de formation, les aides-soignants intervenant auprès des personnes âgées pourront bénéficier d’une nouvelle formation collective certifiante centrée sur les besoins des personnes âgées, d’une durée de trois semaines ; un effort important en faveur de la prévention de la sinistralité de ce métier avec la création d’un fonds national de prévention doté de 40 millions d’euros et la mise en place, sur les deux dernières années de carrière, d’un mi-temps payé à 75 % et avec 100 % de cotisation retraite grâce à l’appui du Fonds pour l’Emploi Hospitalier.
Enfin, la mobilisation contre l’épidémie de Covid-19 appelle à une refondation de l’ensemble de notre système de santé et le Président de la République a annoncé qu’à l’issue de cette crise un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit pour notre hôpital.