3 QUESTIONS à Mr Bruno Retailleau
Sénateur de la Vendée, Président du Groupe Les Républicains du Sénat
1 – Pour quelles raisons le Sénat a modifié le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire ?
Lors d’une réunion, le 21 avril, Emmanuel Macron s’était engagé à traiter la question de la responsabilité des élus locaux. Or elle était absente du texte ! L’exécutif doit respecter sa parole et les élus. Les maires ont l’habitude de monter au front, ce sont les fantassins de la République, mais on ne peut pas leur demander de se dévouer sans qu’ils connaissent l’étendue de leurs responsabilités. Nous avons modifié l’article premier pour exiger un aménagement temporaire de la mise en œuvre de la responsabilité pénale de tous ceux qui auront à prendre des risques raisonnés pour réussir le déconfinement. L’État ne peut pas se défausser sur les maires ! Le Sénat a clarifié la responsabilité entre ceux qui décident et ceux qui exécutent. Chacun aura ainsi à assumer ses propres responsabilités.
2 – Le Sénat a par ailleurs largement revu la création du système d’information pour identifier les personnes infectées par le coronavirus et leurs contacts ?
Nous avons essayé de garantir les libertés publiques. Le Sénat est tout entier mobilisé pour la lutte contre le Covid-19, mais toujours avec le souci de n’accepter des mesures contraignantes pour nos concitoyens que si elles sont absolument nécessaires, en préservant autant que possible nos libertés, nos droits fondamentaux et le respect de la vie privée. Nous avons donc proposé trois modifications de l’article 6 relatif au fichier de suivi des malades atteints du Covid-19 : la création d’une instance de contrôle, le refus de légiférer par ordonnance et la possibilité pour les tiers ayant potentiellement été contaminés par d’autres de refuser d’être inscrits sur ce fichier. Nous avons par ailleurs obtenu que le Parlement se prononce si l’application StopCovid était mise en place.
3 – Comment voyez-vous l’avenir ?
Cette crise est énorme. On va perdre d’importantes richesses nationales. Lors de la dernière crise, nous avions mis 5 ans pour retrouver notre niveau de richesse. Là, il faudra peut-être des années de plus, surtout si on ne prend pas les bonnes décisions. Nous proposerons dans les jours qui viennent un plan de rebond économique. On ne peut pas attendre septembre comme le dit le Gouvernement. Nous avons déjà eu un temps de retard sur la gestion de la crise sanitaire, il ne faut pas en avoir un sur le rebond économique.